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 Qu'il est faible, Morphée...

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Kaede Ariyoshi

Kaede Ariyoshi
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MessageSujet: Qu'il est faible, Morphée...   Qu'il est faible, Morphée... Icon_minitimeVen 7 Jan - 18:05

Le réveil fut brutal. Comme une remontée à la surface après des années d’apnée. Elle ouvrit les yeux comme un émerge d’un cauchemar et les referma aussitôt, le crâne vrillé par une atroce douleur due à l’afflux soudain de lumière. La tête sur l’oreiller, elle s’octroya trois secondes de répit, pour souffler et calmer les battements précipités de son cœur, qui tambourinait dans sa poitrine comme si elle venait de courir un cent mètres. La remise en route de son cerveau, perturbée par le réveil difficile, lui fit prendre peu à peu conscience des courbatures qui paralysaient son corps. Un cent mètres oui, c’était ça…

Grimaçant, les yeux toujours fermés, elle poussa sur ses bras pour se relever, repoussa à ses pieds les draps blancs et se frotta le visage dans l’espoir de parvenir à relever les paupières sans heurts. Il devait être tard, la lumière était étonnamment intense. Elle avait transpiré, ses longs cheveux argentés se collaient à sa peau, de même que ses vêtements. Rien de plus désagréable que de dormir dans ses vêtements. Ca lui arrivait une fois tous les cent ans, d’ailleurs. Fallait qu’elle ait bu et qu’elle se soit écroulée sur le lit. Et encore, souvent quand elle avait bu, elle ne rentrait pas toute seule donc elle se retrouvait quand même nue.

D’ailleurs, c’était pas logique qu’elle soit habillée, là… et où était Haruka ?
Où est-ce qu’elle était, d’ailleurs ?

La prise de conscience de la situation fut assez soudaine pour achever de la réveiller. Elle ouvrit en grand ses yeux rouges, ignorant la migraine qui battait sous ses tempes pour examiner la pièce, les mains serrées sur sa chemise. Sa chemise ? Non, c’était une de ces robes en papier immondes qu’on mettait aux gens dans les hôpitaux… qu’est-ce qu’elle fichait à l’hôpital ?
Et pourquoi n’arrivait-elle pas à se souvenir de ce qu’il s’était passé avant qu’elle s’endorme ? Les images qui lui revenaient semblaient floues, troubles, comme… des rêves.

Comme un seul immense rêve, en réalité, entrecoupé d’autres rêves qui eux lui semblaient désormais incroyablement réels… comme si elle était passée de l’autre côté du miroir, que la réalité soit devenue rêvée alors que les rêves étaient devenus réalité.

Elle rêvait, alors ? Mais dans un rêve, on ne sentait pas la chaleur étouffante du soleil, on ne sentait pas les vêtements collés à la peau, on ne plissait pas les yeux sous l’effet de la luminosité…

Juste avant de se réveiller, elle tombait. Non, au contraire, tout était calme… les deux à la fois. Un gouffre sans fin dans lequel elle plongeait sans ressentir de peur. Et elle avait atterri ici ? Impossible. Impensable. Fortement improbable. Où commençait le rêve, où s’arrêtait la réalité ? Dans un soupir exaspéré, elle passa une main sur son front et balança les jambes vers le sol, frissonnant lorsque ses pieds nus rencontrèrent le sol glacé. Merde, il se passait quoi avec la température de cet endroit ? A tous les coups elle avait attrapé un truc, ça expliquait les courbatures… tous ses muscles lui semblaient bloqués. Elle s’étira comme elle put, se massa la nuque…
… et rencontra du bout des doigts quelque-chose de dur, de lisse et de brûlant, accroché dans le creux de sa nuque, qui sembla tressaillir à son contact.

Non, en fait, un long frisson venait de l’électriser.
Il faisait plus frais, tout d’un coup, où c’était son imagination ?

Ou sa propre température qui avait augmenté. Le long de son dos, dans le sillage du frisson qui l’avait parcourue, elle sentait comme de la lave se répandre en suivant son squelette. Ses courbatures disparurent. Un feu brûlait dans sa poitrine mais elle se sentait étonnamment bien.

Une minute. Elle connaissait cette sensation. Elle l’avait ressentie trop souvent à son goût, ces dernières années. Cette brûlure douloureuse qui la faisait se réveiller en sursaut, cette boule de larmes dans la gorge et ce feu qui la rendait nauséeuse et la forçait à courir aux toilettes. Ça n’avait jamais été une partie de plaisir. Alors pourquoi trouvait-elle cela agréable, maintenant ?

Elle chercha de nouveau l’étrange objet collé à sa nuque. Il était toujours brûlant, mais son contact ne lui fit aucun effet, cette fois. Elle l’examina du bout des doigts. Un petit objet lisse en forme de losange, qui semblait implanté sur la peau de son cou. Un peu comme un bijou qu’on aurait soudé à sa nuque. Impossible d’expliquer comment il était arrivé là, et vu son emplacement, elle n’arriverait pas non plus à l’apercevoir dans un miroir…

Elle essaya quand même, faute d’une autre possibilité. Il y avait un petit miroir dans la pièce, avec un tout aussi petit lavabo. Son reflet lui fit un choc. Oh mon dieu, elle avait vraiment une tête de déterrée… elle passa une main sur son visage comme si elle espérait en gommer les marques de fatigue, mais en vain. Un soupir plus tard, elle tenta quand même de se tordre le cou pour apercevoir ce qui l’encombrait, mais comme elle l’avait prévu, impossible de distinguer l’objet dont elle sentait la présence. Bon au moins, ça ne la gênait pas pour tourner la tête. Mais quand même, qu’est-ce que c’était que toute cette histoire ?

Est-ce qu’elle rêvait encore ? Pourtant, elle avait déjà confirmé que non.
Elle avait la vague impression d’avoir déjà vécu une situation semblable. Tout en sachant pertinemment que ce n’était pas le cas.
Elle passa de nouveau la main sur sa nuque. Retrouva sous la pulpe de ses doigts le petit losange dur. Et si c’était une puce ?

« Tu te fais des films, Kaede. C’est n’importe quoi. »

N’importe quoi, oui. Du début à la fin. D’ailleurs, où est-ce que ça commençait, tout ça ?
Ici. Dans un hôpital. On y venait quand on était malade.
Une guérison.
Ou un rein volé.

« Faut que tu sortes d’ici, Kaede. »

Son reflet avait froncé les sourcils. C’était un ordre.

« Faut que je sorte d’ici » répéta-t-elle.

D'accord. D'abord, fait les choses dans l'ordre. Ses vêtements. Il fallait qu'elle retrouve ses vêtements. La pièce était quasiment vide, ça ne serait pas difficile. Le lit, la fenêtre et... l'armoire. Elle ouvrit les portes en grand. Bingo ! Tout était là. Elle se dépêcha de s'habiller. Pantalon rouge trop large, son éternelle chemise blanche, et les bretelles avec lesquelles elle avait attaché Haruka... avant que le quoi que ce soit qui l'ait envoyé ici ne se produise.

Elle les regarda un moment, puis les attacha à son pantalon et se rua hors de la chambre.


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